Aïssata Diakité, franko-malische Erfinderin von natürlichen Fruchtsäften
Zwischen Paris und Bamako, wo sich ihre Fabrik befindet, startete die junge Frau mit Diplom ihre eigene Nektarmarke, Zabbaan , konzipiert mit Obst aus malischer Produktion.
LE MONDE Afrique – 13/01/2017 um 11:53
Selbst für jemanden, der so energisch wie Aïssata Diakité ist, war 2016 reich an erledigten Aufgaben. Anfang 2016 gründete die Unternehmerin von 27 Jahren die Zabbaan-Holding, ihre Fruchtsaftmarke, die bereits unter den innovativsten Start-ups der frankophonen Welt gehandelt wird.
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Aïssata Diakité, créatrice franco-malienne de jus de fruits naturels
Entre Paris et Bamako, où se trouve son usine, la jeune diplômée a lancé sa propre marque de nectars, Zabbaan, conçus avec la production fruitière du Mali.
LE MONDE – 13.01.2017 à 11h53
Par Isabelle Mayault (contributrice Le Monde Afrique)
Même pour quelqu’un d’aussi énergique qu’Aïssata Diakité, l’année 2016 a été riche en accomplissements. En début d’année, l’entrepreneuse de 27 ans a créé Zabbaan Holding, sa marque de jus de fruits, déjà classée parmi les start-up les plus innovantes du monde francophone.

Foto (c) LeMonde/Camille Millerand: L’entrepreneuse Aïssata Diakité – Die Unternehmerin Aïssata Diakité in Paris
Dans la foulée, elle a lancé le forum Jeunes et sécurité alimentaire, destiné à sortir de l’isolement des PME portées par de jeunes entrepreneurs issus de la diaspora.
Aïssata arrive au rendez-vous, les bras chargés de sacs : le lendemain, elle part pour Bamako. Là-bas se trouve son usine. A Paris siège son équipe de communication. Entre les deux, elle jongle, et c’est souvent la course.
Mais dès qu’elle se met à parler d’agrobusiness, son attention est entière et la passion filtre. « Dans l’agrobusiness, il y a du bio et du pur et dur, qui se fiche de la santé du consommateur », annonce Aïssata Diakité, ne laissant pas longtemps planer le doute sur le type d’agrobusiness qu’elle veut développer.
Une obsession personnelle
Elle a grandi à Mopti, « au cœur du Mali, dans une région à cheval entre la culture arabo-africaine et l’Afrique noire ». Avec un père vétérinaire, consultant dans le secteur agricole, et une mère gérante d’une unité de transformation de lait, elle développe le goût pour les produits de la région.
Ce goût devient une obsession. Aïssata Diakité emploie son temps libre d’étudiante à faire des tests de jus de fruits, chez elle, avec son « petit laboratoire » équipé de mixers et de balances.
En parallèle, l’apprentie en nectars fait le constat qu’au-delà du bissap et du gingembre, on ne trouve pas grand-chose dans la catégorie des boissons fraîches au Mali. Le reste est importé : les sodas et les jus qui sont des « produits chimiques mélangés avec de l’eau », analyse-t-elle. C’est le deuxième constat que fait Aïssata Diakité : non seulement la demande existe, mais elle est forte.
Enfin, et c’est le dernier pilier du raisonnement à l’origine de Zabbaan, « tous les deux ou trois mois, on a des fruits en abondance qui finissent par pourrir parce qu’on n’a pas assez d’unités de transformation pour en faire usage », explique Aïssata.
Des études d’agro-alimentaire
Reste à passer à l’action. A la fin du lycée, Aïssata Diakité quitte Mopti pour Amiens, où elle débute des études d’agro-alimentaire. Elle loge à l’internat, puis enchaîne les stages, grâce à une formation en alternance, et obtient un master.
Son goût pour l’agrobusiness ne faiblit pas. Celui pour l’autonomie s’affirme. Après son diplôme, sa famille lui conseille de se trouver une entreprise où faire ses armes. Conciliante, Aïssata s’exécute. Mais, chez Afnor, entreprise française de certification, elle s’ennuie vite et signe après neuf mois seulement une rupture conventionnelle sans en parler à ses proches.
Avec l’une de ses sœurs qui habite Londres, elles vont sur le marché de Notting Hill tester à la vente les jus de fruits d’Aïssata. Là, elle découvre beaucoup de jeunes entrepreneurs, issus de la diaspora comme elle, qui vendent « des plats cuisinés qui cartonnent ».
Au forum Young Innovators, organisé en 2015 à Rome par la Commission alimentaire mondiale, Aïssata constate que les entrepreneurs du monde anglophone sont beaucoup mieux organisés que les autres. De là, l’idée du forum Jeunes et sécurité alimentaire qu’elle met sur pied un an plus tard.
Un fonds d’investissement anglophone lui fait confiance le premier, suivi d’un fonds de garantie du secteur privé au Mali. La production démarre en août 2016, avec un investissement de départ de plus de 200 000 euros.
Adapter son produit à la demande
Aïssata Diakité ne se plaint pas, au contraire : retenue sur la base de son business plan par Entrepreneurs en Afrique, un programme du ministère français des affaires étrangères piloté par Campus France, elle a bénéficié d’aides substantielles. Le financement des études techniques, d’environ 15 000 euros, l’a soulagée des coûts de départ importants, et lui a permis de rémunérer ses employés à Bamako.
Sans se plaindre donc, mais l’esprit critique intact, Aïssata Diakité analyse avec lucidité sa situation sur le marché malien : « Je crée de la valeur ajoutée et de l’emploi mais, à part ça, je suis complètement enclavée au Mali. » En dehors de sa matière première de qualité – les fruits –, elle importe tout d’Europe, jusqu’aux étiquettes. « J’ai essayé de les faire faire à Bamako, mais je n’arrive pas à trouver la qualité que je veux à un bon prix », résume-t-elle.
Sur place, Aïssata Diakité doit aussi adapter son produit à la demande. Elle qui avait envisagé une conception durable avec une bouteille en verre recyclable, qu’elle prévoyait de racheter à ses consommateurs, elle réalise très vite qu’il faut changer l’emballage. Il sera recyclable, mais jetable. Plus réaliste.
C’est l’inconvénient d’être pionnier. Alors que les « repats », ces expatriés de la diaspora qui rentrent au pays, se contentaient jusqu’ici de faire de l’import-export, Aïssata Diakité appartient à la première génération qui rentre pour créer des entreprises avec une volonté de bouleverser ce qu’elle appelle « la chaîne de valeurs ». Résultat ? Cinq incubateurs ont ouvert à Bamako en 2016.
Jusqu’à 200 agriculteurs
« Nous, c’est la jungle. Il faut tout faire », résume-t-elle. Se frotter à l’épineuse administration malienne, mais aussi à la culture traditionnelle. « Quand on parle aux aînés, il faut regarder par terre, ne pas avoir trop confiance en soi. Bref, le contraire de ce qu’il faut faire pour vendre son projet », poursuit Aïssata, qui joue pourtant le jeu.
Elle travaille avec des coopératives dans cinq régions du pays, qui rassemblent jusqu’à 200 agriculteurs. Ces structures permettent de garantir une certaine traçabilité, et de réagir rapidement en cas de problème.
Elle gère une équipe de cinq salariés et de cinq stagiaires, qu’elle a embauchés via des contrats d’alternance mis en place avec des écoles spécialisées. Uniquement des filles. « C’est une politique interne à l’entreprise », commente-t-elle avec le plus grand sérieux. Exemples de ses jus : mangue-baobab, mangue-hibiscus-baobab, goyave-mangue-baobab. En tout, la gamme comprend dix produits différents, auxquels Aïssata s’est amusée à donner des noms aristocratiques pour attiser la curiosité de ses clients : « Le secret du Prince », « Le secret du Duc », « Le secret de la Reine ».
A ce stade, Aïssata Diakité ne se rémunère pas et gagne sa vie en tant que consultante pour l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) et pour Meet Africa, un nouveau programme de l’Union européenne. Mais les choses pourraient vite changer. « Si tout va très bien, d’ici à douze mois, Zabbaan pourra me payer mon salaire », conclut-elle avec son énergie habituelle.
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Aïssata Diakité, franko-malische Erfinderin von natürlichen Fruchtsäften
Zwischen Paris und Bamako, wo sich ihre Fabrik befindet, startete die junge Frau mit Diplom ihre eigene Nektarmarke, Zabbaan , konzipiert mit Obst aus malischer Produktion.
LE MONDE Afrique – 13/01/2017 um 11:53
Von Isabelle Mayault
Selbst für jemanden, der so energisch wie Aïssata Diakité ist, war 2016 reich an erledigten Aufgaben. Anfang 2016 gründete die Unternehmerin von 27 Jahren die Zabbaan-Holding, ihre Fruchtsaftmarke, die bereits unter den innovativsten Start-ups der frankophonen Welt gehandelt wird. Unmittelbar danach rief sie das Forum „Jugend und Ernährungssicherheit“ ins Leben, welches die Isolation von KMU (kleine und mittlere Unternehmen) von jungen aus der Diaspora zurückgekehrten Unternehmern durchbrechen sollte.
Aïssata kommt, die Arme voller Taschen, am Treffpunkt an: am nächsten Tag fliegt sie nach Bamako. Dort ist ihre Fabrik. In Paris liegt das Büro ihres Kommunikationsteams. Dazwischen jongliert sie, und oft wird das zu einem Rennen.
Aber sobald sie anfängt über Agribusiness zu reden, ist sie in ihrem Element, und ihre Leidenschaft kommt rüber. „Im Agribusiness gibt es die Bio-Leute und die harten Puristen, denen die Gesundheit der Verbraucher völlig egal ist“, kündigte Aïssata Diakité an, wobei sie keinerlei Zweifel an der Art des Agribusiness lässt, den sie entwickeln will.
Eine persönliche Obsession
Sie wuchs in Mopti auf, „im Herzen von Mali, in einer Region, in der sich arabisch-afrikanische Kultur und Schwarzafrika überschneiden.“ Mit einem Tierarzt als Vater, der als landwirtschaftlicher Berater arbeitete, und einer Mutter, die eine Milchverarbeitungseinheit leitete, entwickelte sie eine Vorliebe für lokale Produkte.
Diese Vorliebe wird zur Obsession. Aïssata Diakité nutzt ihre freie Zeit als Studentin, Tests mit Fruchtsäften zu machen, in ihrer Bude, mit ihrem „kleinen Labor“ mit Mixer und Waagen.
Parallel dazu hat der Nektar-Lehrling die Beobachtung gemacht, dass außer Bissap (einer Art Hibiskus) und Ingwer in der Kategorie von Erfrischungsgetränken in Mali nicht viel zu finden ist. Der Rest wird importiert: Limonaden und Säfte, nur „Chemikalien vermischt mit Wasser“, analysiert sie. Dies ist die zweite Beobachtung, die Aïssata Diakité macht: nicht nur ist die Nachfrage da, sondern sie ist sogar stark.
Schließlich, und dies ist die letzte Säule, auf der Zabbaan aufbaut: „alle zwei oder drei Monate haben wir Früchte in Hülle und Fülle, die am Ende verfaulen, weil es nicht genügend Verarbeitungsfabriken dafür gibt“, sagt Aïssata.
Studien der Agrar- und Ernährungswirtschaft
Jetzt muss sie zur Tat schreiten. Am Ende der Oberstufe verlässt Aïssata Diakité Mopti und geht nach Amiens, wo sie ein Studium der Agrar- und Ernährungswirtschaft beginnt. Sie lebt im Internat, dann schließen sich Praktika und eine duale Ausbildung an, und sie macht ihren Master.
Ihre Vorliebe für Agribusiness ist ungebrochen. Ihr Sinn für Unabhängigkeit verstärkt sich. Nach dem Master rät ihr ihre Familie, ein Unternehmen zu finden, wo sie ihre Sporen verdienen kann. Aïssata kommt ihnen entgegen. Aber bei AFNOR, einer französischen Zertifizierungsfirma, langweilt sie sich bald und kündigt nach neun Monaten, ohne ihrer Familie davon zu erzählen.
Mit einer Schwester, die in London lebt, geht sie auf den Markt von Notting Hill, um den Verkauf von Aïssatas Säften zu testen. Dort entdeckt sie eine Menge junger Unternehmer aus der Diaspora wie sie, die „Fertigmahlzeiten, die der Hit sind“ verkaufen.
Auf dem Forum der Jungen Innovatoren, im Jahr 2015 in Rom organisiert von der Welternährungskommission (WFP?), stellt Aïssata fest, dass die englischsprachigen Unternehmer viel besser organisiert sind als die anderen. Daraus entsteht die Idee des Forums für Jugend und Ernährungssicherheit, das sie ein Jahr später auf die Beine stellt.
Ein englischer Investmentfonds vertraut ihr als erster, gefolgt von einem Garantiefond des privaten Sektors in Mali. Die Produktion beginnt im August 2016 mit einer Anfangsinvestition von mehr als 200 000 €.
Das Produkt der Nachfrage anpassen
Aïssata Diakité beklagt sich nicht, im Gegenteil: auf der Grundlage ihres Geschäftsplans erhielt sie von „Unternehmer in Afrika“, einem Programm des französischen Außenministeriums unter Leitung von Campus Frankreich, eine entscheidende Hilfe. Durch die Mittel für die technischen Studien, etwa 15 000 €, wurde sie um wichtige Anfangskosten entlastet, und sie konnte damit auch ihre Mitarbeiter in Bamako bezahlen.
Ohne sich deshalb beschweren, aber mit intaktem kritischen Geist, analysiert Aïssata Diakité mit Klarheit ihre Position auf dem malischen Markt: „Ich schaffe Mehrwert und Beschäftigung, aber ansonsten bin ich in Mali vollständig eingekesselt. „Abgesehen von dem erstklassigen Rohstoff – Obst – importiert sie alles aus Europa, sogar die Etiketten. „Ich habe versucht, sie in Bamako herstellen zu lassen, aber ich schaffe es nicht die Qualität zu finden, die ich will, zu einem guten Preis“, resümiert sie. Vor Ort muss Aïssata Diakité auch ihre Produkt der Nachfrage anpassen. Sie hatte ein nachhaltiges Konzept mit einer Pfandflasche aus Glas vorgesehen, merkt aber sehr schnell, dass sie die Verpackung verändern muss. Sie ist jetzt zwar recyclebar, aber Einweg. Realistischer.
Das ist der Nachteil, wenn man Pionier ist. Während die Heimkehrer aus der Diaspora bisher damit zufrieden waren, den Import-Export zu machen, gehört Aïssata Diakité zur ersten Generation der Heimkehrer, die Unternehmen gründen wollen, um auf den Kopf zu stellen, was sie „Wertschöpfungskette“ nennt. Ergebnis? Fünf Inkubatoren (Gründerzentren) eröffneten in Bamako im Jahr 2016.
Bis zu 200 Landwirte
„Wir sind hier im Dschungel. Wir müssen alles selbst machen“, sagt sie. Sich an der dornigen malischen Bürokratie reiben, aber auch an der traditionellen Kultur. „Wenn man mit den Älteren spricht, muss man den Blick senken und darf nicht zu viel Selbstvertrauen haben. Kurz gesagt, das Gegenteil von dem, was man braucht um sein Projekt zu verkaufen“, sagt Aïssata, die das Spiel mitmacht. Sie arbeitet mit Genossenschaften in fünf Regionen des Landes, die bis zu 200 Landwirte zusammen bringen. Dank dieser Strukturen lässt sich eine gewisse Nachvollziehbarkeit erreichen und schnell reagieren, wenn es Probleme gibt. Sie arbeitet mit einem Team von fünf bezahlten Mitarbeitern und fünf Auszubildenden, die sie über Verträge im Dualmodus mit Fachhochschulen eingestellt hat. Ausschließlich Mädchen. „Das ist eine interne Unternehmenspolitik“, sagt sie mit größter Ernsthaftigkeit.
Beispiele für ihren Saft: Mango-Baobab, Mango-Hibiskus-Baobab, Guave-Mango-Baobab. Insgesamt umfasst das Sortiment zehn verschiedene Produkte, Aïssata hatte sich einen Spaß daraus gemacht, ihnen aristokratische Namen zu geben, um die Neugier der Kunden zu wecken: „Das Geheimnis des Prinzen“, „Das Geheimnis des Herzogs“, „Das Geheimnis der Königin“.
In diesem Stadium zahlt Aïssata Diakité sich kein Gehalt und verdient ihren Lebensunterhalt als Beraterin für die Internationale Organisation der Frankophonie (OIF) und für Meet Africa, ein neues Programm der EU. Aber die Dinge können sich schnell ändern. „Wenn alles gut geht, zahlt mir Zabbaan in 12 Monaten mein Gehalt“, schließt sie mit ihrer gewohnten Energie.
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